Le Conseil Électoral Provisoire (CEP) en Haïti, tel qu'énoncé par le gouvernement de Garry Conille, se révèle être un produit de manigances et de rapports de force internes, notamment orchestrés par Fritz Jean. Ce scénario déjà tumultueux annonce un processus électoral empreint de divisions et de contestations.
Depuis 2015, le pays est sans élections, conséquence directe de l’intransigeance d'une classe politique qui a su tirer profit d’accords extra-constitutionnels. Aujourd'hui, la composition du CEP, qui devait refléter la diversité des secteurs de la société, témoigne d'une manipulation qui n’étonne guère. La mise à l’écart de membres choisis par des secteurs au profit d'une minorité obéissant aux intérêts de quelques uns n'est rien d'autre qu'une trahison envers les aspirations démocratiques des Haïtiens.
Les membres récemment nommés, bien que représentant diverses institutions, ne parviennent pas à dissiper les doutes quant à leur indépendance. Les influences néfastes de Fritz Jean et de Frinel Joseph pèsent lourdement sur cette instance, laissant présager des luttes internes intenses autour du contrôle du processus électoral. Ce climat déjà chargé n’augure rien de bon pour la suite.
L'élection est un droit fondamental, et son retard continu ne fait qu'aggraver la crise institutionnelle. Au moment où la nation a le plus besoin d'un CEP impartial, il semble que les politiciens au pouvoir privilégient leurs intérêts personnels et leurs alliances stratégiques. Ce manque de vision et d'intégrité dans la gouvernance compromet non seulement le processus électoral, mais aussi la confiance des citoyens envers leurs dirigeants.
La désignation des deux membres restants, représentant les droits humains et les droits des femmes, encore en attente est preuve des jeux malsains. La vraie question demeure : pouvons-nous réellement espérer un CEP qui servira les intérêts du peuple, ou serons-nous témoins d’un énième épisode de manipulation politique ?
Il est impératif que la société civile, les organisations et les citoyens restent vigilants et mobilisés pour exiger un processus électoral transparent et inclusif. Sans cela, Haïti continuera de naviguer dans les eaux troubles d'une démocratie en déliquescence.
Comments