![](https://static.wixstatic.com/media/0f28d7_61b6f9d28f75403596d1a7411dd941c0~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_668,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/0f28d7_61b6f9d28f75403596d1a7411dd941c0~mv2.jpg)
Depuis l'arrivée de Gary Conille au pouvoir en Haïti, la communication de la Police Nationale d'Haïti (PNH) semble se dévier, révélant une institution policière de plus en plus en proie à la politisation et à la propagande. L'indépendance et la crédibilité de la PNH sont en jeu, alors que l'institution se retrouve impliquée dans des manœuvres de relations publiques destinées à renforcer l'image du gouvernement, plutôt qu'à se concentrer sur des résultats tangibles dans la lutte contre la criminalité.
Propagande Gouvernementale vs. Lutte contre les Bandits
La police, au lieu de focaliser sur la sécurité et l'ordre public, semble se prêter au jeu de la propagande gouvernementale. En cherchant à conforter le gouvernement, la PNH a commis deux graves erreurs de communication cette semaine.
Le Démenti des Incidents de ce lundi à l'Hôpital Général
Des incidents violents ont éclaté aux abords de l'Hôpital Général, où le Premier Ministre et sa suite ont été attaqués. Alors que CNN et des vidéos amateurs publiées sur les réseaux sociaux montrent clairement la débacle et la véracité des événements, la PNH a publié un démenti, niant toute attaque. Cette tentative de manipulation de l'information a entaché la crédibilité de la PNH, démontrant une volonté de dissimuler la réalité au public pour protéger l'image du gouvernement.
Le Bilan de l'État d'Urgence Sécuritaire
La deuxième gaffe concerne le bilan publié par la PNH : "Au moins 104 bandits armés ont été tués et 19 armes à feu saisies au cours des deux premières semaines de l'état d'urgence sécuritaire décrété dans les départements de l'Ouest et de l'Artibonite." Parmi les membres de gangs neutralisés, 27 ont été abattus à Croix-des-Missions le dimanche 28 juillet dernier, selon le directeur général de la PNH, Rameau Normil. Le bilan fait également état de près de 65 arrestations, 7 véhicules confisqués, et 9,4 kilos de cocaïne saisis. Ce rapport soulève des questions sérieuses :
Si 104 bandits armés ont été tués, pourquoi seulement 19 armes ont-elles été récupérées ? Où sont les autres armes ? La PNH ment-elle ou est-elle en train d'assassiner des innocents pour satisfaire l'appétit de communication du gouvernement ?
La PNH a connu des années d'or de communication crédible et d'honnêteté, mise à part l'épisode Jean Dady Siméon, où l'institution policière était complètement politisée. Depuis sa création, et avec ses premiers porte-parole, Herold Israel, Fedler Jean-Baptiste, jusqu'à Frantz Lerebours et Garry Desrosiers, la PNH a toujours opté pour l'honnêteté, reconnaissant, à chaque fois, ses faiblesses et cherchant à améliorer ses performances. Mario Andresol, Pierre Denize, Lucien Faveur, Michael Gédéon ont tous donné l’exemple de retenu qui semble faire défaut en ce moment.
Cette semaine, il est triste de constater la dégradation de la communication de cette institution. La PNH, autrefois une référence de transparence, selon nos collègues reporters, semble engluée dans les jeux politiques et la propagande, au détriment de sa mission première : protéger et servir la population.
Il est impératif que la PNH se recentre sur son rôle fondamental, qu'elle cesse de se prêter aux jeux de relations publiques du gouvernement, et qu'elle travaille de manière indépendante et honnête. La confiance du public en la PNH est essentielle pour garantir la sécurité et la stabilité en Haïti. Sans cette confiance, toute tentative de lutte pour la restauration de l'ordre public est vouée à l'échec. D'ailleurs, combattre ses petites armées de terroristes qui assiègent la capitale n'est pas de la mission d'une force de police civile!
Edito24
Comments