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Edito: Gouvernement SDF

  • Writer: Edito 24
    Edito 24
  • Apr 1
  • 2 min read

Le gouvernement semble être un spectateur impuissant face à l'avancée implacable des gangs armés. La dernière situation qui inquiète, est le délogement progressif des bureaux gouvernementaux, un signe évident de l'incapacité des autorités à maintenir l'ordre dans la capitale. D’aucuns parlent d’un déplacement inévitable, car le territoire aurait été cédé à de mystérieux acquéreurs. Une plaisanterie qui devient de plus en plus plausible.


Un example flagrant de cette dérive est l'ironie tragique du ministère de la Justice, qui, selon Me Lucmane Delille, serait en train de quitter ses locaux pour se loger à Delmas 75 à cause de l'insécurité grandissante. Il a même suggéré, avec un brin d'humour noir, que le gouvernement pourrait bientôt devoir déménager en République Dominicaine pour échapper à l'emprise des gangs.


Les gangs, qui contrôlent désormais près de 100 % du territoire de la capitale, imposent leur loi de terreur à une administration publique en pleine déroute. L’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité dans des zones stratégiques comme son propre siège en dit long sur l’étendue de la défaillance étatique. Chaque jour, les autorités sont contraintes de reculer face à la montée en puissance des groupes armés, déplaçant leurs bureaux et abandonnant des quartiers entiers de la ville. En effet, des institutions essentielles à la gouvernance comme le ministère de la Justice, la police nationale, et même certains ministères clés, sont obligés de fuir leur siège, créant ainsi une instabilité inquiétante dans l’administration publique.


Un gouvernement qui fuit son propre pays


Alors que les institutions censées défendre la justice et la loi s’éloignent des zones de conflit, les citoyens haïtiens se retrouvent face à un vide de pouvoir. Si le ministère de la Justice quitte ses bureaux, que reste-t-il pour l’Etat haïtien ? Un gouvernement sans domicile fixe, incapable de maintenir son autorité, est devenu la norme dans un pays où la violence et l’illégalité ont désormais pris le dessus.


En début de semaine, le parti politique PRENSSIP, de l’ancien Commissaire du Gouvernement, Bedford Claude a lancé, un appel en faveur d’une prise de conscience générale en vue de freiner cette dérive de la barque nationale.


Me Lucmane Delille, de son coté, ex-ministre de la Justice et également ancien Commissaire du Gouvernement, s’est exprimé à ce sujet en soulignant qu’il ne pouvait s’empêcher de se sentir abasourdi par la situation. Lorsqu’il était à la tête du ministère, il n’aurait jamais imaginé un tel scénario. Le constat est douloureux : sous l’ère de l’administration actuelle, le gouvernement est non seulement absent sur le terrain, mais il semble aussi incapable de protéger ses propres bureaux. Si ce n’est pas un signe flagrant de la déliquescence de l’Etat, qu’est-ce que c’est ?


Le gouvernement SDF (sans domicile fixe) est une caricature triste mais bien réelle de l’effondrement de l’autorité étatique en Haïti. Ce n’est pas un simple déménagement de bureaux : c’est l’image d’un Etat qui se dérobe, qui fuit sa propre capitale, qui abdique ses responsabilités face à la montée en puissance des gangs.


Edito 24

 
 
 

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