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Edito 24: Cessons de fuir Haiti

  • Writer: Edito 24
    Edito 24
  • Jun 5
  • 2 min read

La récente proclamation signée par Donald J. Trump, interdisant ou restreignant l’entrée aux ressortissants de 19 pays, dont Haïti, marque un tournant brutal dans l’univers des Haïtiens. Jadis perçue comme une terre d’accueil, l’Amérique renforce aujourd’hui ses murs, invoquant la sécurité nationale et des taux de dépassement de visa jugés trop élevés. Derrière ces arguments, c’est une fermeture politique assumée, dirigée contre des pays jugés indésirables. Haïti en fait les frais une fois de plus.


Cette décision, qui fait écho au tristement célèbre « Muslim Ban » du premier mandat Trump, interdit désormais aux Haïtiens l’entrée sur le territoire américain en invoquant leur prétendue incapacité à coopérer sur le plan sécuritaire. Pourtant, qui ignore encore l’extrême fragilité de l’État haïtien, ravagé par des décennies d’ingérence, de catastrophes naturelles, de corruption et d’abandon ? Les chiffres cités – comme un taux de 31 % de dépassement de séjour – servent à justifier une politique d’exclusion, sans prendre en compte les contextes d’instabilité et de survie qui poussent tant de citoyens haïtiens à chercher refuge ailleurs.


Il est peut-être temps pour les Haïtiens, confrontés à cette nouvelle humiliation, de faire un pas de recul et de repenser leur rapport à la communauté internationale. Cette dernière a trop souvent promis aide et reconstruction, pour finalement semer chaos et dépendance. Le rêve américain se mue peu à peu en mirage pour les enfants d’Haïti.


L’urgence n’est plus de fuir, mais de guérir. Guérir une société fracturée, une jeunesse désabusée, un État défaillant. Il est temps pour Haïti de regarder en elle-même et d’y trouver les ressources de sa propre renaissance. Réorganiser ses institutions, panser ses plaies sociales, redonner foi à ses citoyens dans leur propre avenir. Construire une nation digne de Dessalines et de Toussaint Louverture, où l’on ne rêvait jamais d’exil, mais de rester, de contribuer, de bâtir, de jouir de la liberté.


Ce rejet américain, aussi cynique soit-il, doit être le choc nécessaire pour qu’Haïti reprenne enfin la main sur son destin.


 
 
 

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