Cabotage interdit

L’ouragan Erin, qui progresse actuellement dans la mer des Caraïbes, impose déjà ses effets sur la Côte Nord d’Haïti. Ce lundi 18 août 2025, les autorités ont décrété l’interdiction de toute activité de cabotage dans la zone, face à la dangerosité des conditions maritimes. L’Unité Hydro Météorologique (UHM), la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) et le Service Maritime et de Navigation d’Haïti (SEMANAH) ont mis en garde les marins contre des vents violents, une forte houle et une visibilité réduite, rendant la navigation extrêmement périlleuse.

Le cabotage, qui constitue une activité essentielle pour les échanges entre les villes côtières et pour la pêche, se trouve brutalement suspendu. Mais cette mesure, bien que contraignante, apparaît comme une nécessité vitale. En mer, l’ouragan peut transformer une simple traversée en véritable tragédie : chavirements, disparitions, pertes de cargaisons. L’histoire récente du pays rappelle combien de vies ont été englouties à la suite de tempêtes sous-estimées.

Au-delà des embarcations, ce sont aussi les communautés riveraines qui vivent dans l’angoisse. Les fortes pluies associées au cyclone font craindre des inondations, des glissements de terrain et des dégâts sur les habitations précaires. Dans les marchés, la crainte de la rareté s’installe déjà, car la suspension du transport maritime retarde l’approvisionnement de certaines denrées.

Face à Erin, la priorité est à la vigilance et à la prudence. Les habitants des zones à risque sont appelés à suivre scrupuleusement les consignes des autorités et à rester attentifs à l’évolution des bulletins météorologiques. Car si la mer attire d’ordinaire les pêcheurs et commerçants vers leur gagne-pain quotidien, elle se transforme aujourd’hui en un piège mortel.

L’interdiction du cabotage, loin d’être une simple restriction, est donc une barrière de protection contre les conséquences d’un phénomène naturel redoutable. Erin rappelle une fois de plus la fragilité du pays face aux caprices climatiques, mais aussi la force de la prévention lorsqu’elle est respectée.

Stacy Tertulien/ Edito 24