Zamy Wanderson :La Jeunesse haïtienne en deuil et en alerte

Port-au-Prince, 21 août 2025 – La disparition tragique de Wanderson Zamy, 19 ans, jeune basketteur prometteur et influenceur très suivi sur TikTok (WZ12), a provoqué une onde de choc dans tout le pays. Récemment diplômé du secondaire, Zamy venait de boucler ses études et nourrissait de grands projets lorsque sa vie a été brutalement interrompue le 18 août dernier. Son décès symbolise non seulement une vie fauchée trop tôt, mais aussi la vulnérabilité extrême de la jeunesse haïtienne face à l’insécurité et aux violences urbaines.

Le jeune homme circulait à moto devant les locaux du Ministère de l’Éducation nationale lors d’un sit-in d’enseignants stagiaires. Selon des témoins, des tensions sont apparues entre manifestants et agents de sécurité, et un coup de feu aurait été tiré pour disperser la foule. Wanderson, passager de la motocyclette, a été mortellement touché, tandis que le conducteur a survécu à ses blessures. Cet événement tragique montre à quel point les jeunes haïtiens sont exposés à des risques mortels même dans des espaces publics supposés sûrs, et combien le pays peine à garantir leur protection.

Le Ministère de l’Éducation nationale, par la voix du ministre Augustin Antoine, s’est rendu au domicile de la famille Zamy pour leur témoigner son soutien et a affirmé sa collaboration avec les autorités policières et judiciaires afin de faire toute la lumière sur ce drame. Le ministère a également appelé à la responsabilité collective et à privilégier les mécanismes institutionnels de dialogue, soulignant que cette tragédie doit servir de signal d’alarme sur les dangers liés aux tensions sociales et à la violence croissante autour du système éducatif.

Face à cette perte, la communauté éducative et les citoyens se sont mobilisés. Ce jeudi 21 août, une marche pacifique a été organisée en hommage à Wanderson. Le cortège, parti de Delmas 83 (Escape), a traversé les rues jusqu’au Ministère de l’Éducation nationale, rassemblant des centaines de jeunes et de citoyens. Les slogans et pancartes scandaient la douleur et la colère : “Protégez notre jeunesse !”, “Assez de violence !”, “Zamy vivra dans nos mémoires !”. Cette mobilisation traduit la peur et l’indignation ressenties par toute une génération qui voit ses rêves et ambitions menacés par une violence omniprésente.

La mémoire de Wanderson Zamy dépasse le cadre de sa famille et de son entourage immédiat. Elle rappelle cruellement que les jeunes continuent de payer le prix fort d’une insécurité qui ne cesse de croître. Chaque vie perdue est une alerte pour la société : il est urgent de sécuriser les enfants et adolescents, afin que la jeunesse haïtienne puisse grandir, rêver et prospérer sans craindre pour sa vie.

Stacy Tertulien / Edito 24