Le CIT Dénonce une tentative de Mainmise sur les institutions de contrôle et de Justice
- Edito 24
- Aug 13
- 2 min read

Port-au-Prince, 13 août 2025 —
Dans une note de presse diffusée ce mercredi, le Comité d’Initiative de la Transition (CIT) tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie d’"opération méthodique de prise de contrôle des institutions clés" du pays. Le groupe, qui se veut un acteur de veille démocratique, exprime de vives inquiétudes face à une série de décisions prises récemment par le pouvoir en place, qu’il juge préoccupantes tant pour l’indépendance des institutions que pour l’avenir de la gouvernance démocratique en Haïti.
Au cœur de ces préoccupations figure notamment le limogeage du Directeur Général de la Police Nationale, Normil Rameau, intervenu quelques jours seulement après l’arrestation de l’ancien sénateur Nenel Cassy, soupçonné de collusion avec des gangs armés. Pour le CIT, cette décision ne peut être vue comme un simple réajustement administratif : elle serait plutôt le signe d’une volonté de neutraliser les contre-pouvoirs dans un contexte de violence généralisée où les institutions sécuritaires peinent déjà à remplir leurs missions.
Mais ce n’est pas tout. Le Comité attire également l’attention sur le projet de révocation du Coordonnateur de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), Hans Ludwig Joseph, en poste au moment où son institution mène des enquêtes sensibles sur des cas de corruption présumée impliquant des figures proches du pouvoir. Sa possible mise à l’écart, selon la note, renforcerait l’idée d’un plan organisé pour étouffer les dossiers embarrassants et protéger certains intérêts privés étroitement liés à l’exécutif.
« L’accumulation de ces décisions opaques, dans un climat d’impunité et d’insécurité grandissante, laisse entrevoir une tentative de mainmise totale sur le système judiciaire et sécuritaire à des fins politiques et économiques », déplore le CIT.
L'organisation dénonce ainsi une dérive autoritaire et accuse le pouvoir et une frange du secteur privé d’orchestrer une stratégie de contrôle unilatéral des institutions, au détriment des principes de justice, de transparence et de démocratie.
Le CIT appelle enfin la société civile, les instances nationales et internationales, ainsi que l’ensemble des citoyens, à faire preuve de vigilance et à se mobiliser pour contrer cette dynamique qu’il juge dangereuse pour l’État de droit.
Pour l’instant, aucune réaction officielle n’a été émise par le gouvernement ou les institutions concernées par ces accusations.
Stacy Tertulien/Edito 24







Comments