Le CEP à l'épreuve

À Pétion-Ville, les principaux acteurs de la transition se sont réunis autour du Conseil Électoral Provisoire (CEP). Laurent Saint-Cyr, président pro tempore du Conseil Présidentiel de Transition, accompagné du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et de Frinel Joseph, observateur du CPT chargé des affaires électorales, a rencontré les conseillers électoraux afin de faire le point sur l’organisation du référendum et des prochaines élections.

Cette rencontre survient dans un contexte politique et social marqué par l’incertitude. Si le CEP affirme sa volonté de conduire le processus avec indépendance, il reste confronté à d’énormes défis : manque de moyens financiers, problèmes logistiques, insécurité généralisée et faible confiance de la population envers les institutions. Autant d’obstacles qui menacent la tenue d’un scrutin crédible et apaisé.

Les échanges ont permis de rappeler le rôle central du CEP comme garant de la transparence. Le Premier ministre, de son côté, a assuré que son gouvernement s’emploiera à apporter rapidement les appuis nécessaires, notamment en matière de sécurité et de ressources. Quant à Laurent Saint-Cyr, il a insisté sur l’importance de mobiliser l’ensemble de l’État afin de créer un climat favorable à la participation citoyenne.

Au-delà des discours, la population reste sceptique. Depuis des années, Haïti enchaîne les transitions sans parvenir à rétablir un véritable ordre institutionnel. Les promesses d’élections libres et inclusives se heurtent souvent aux mêmes réalités : violence armée, blocages financiers, désorganisation des structures. Cette nouvelle tentative sera-t-elle différente ?

L’avenir du pays dépend en grande partie de la capacité du CEP et des autorités à transformer ces engagements en actions concrètes. Car plus qu’un simple calendrier électoral, il s’agit d’un test de crédibilité pour l’État haïtien et d’une opportunité de rétablir la confiance entre citoyens et institutions.

La réussite du processus électoral ne pourra se mesurer qu’à une seule chose : la possibilité, pour chaque Haïtien, de voter en toute liberté, sans crainte ni manipulation. C’est à cette condition que les élections à venir pourront marquer une étape vers une stabilité tant attendue.

Stacy Tertulien /Edito 24