L’État haïtien reloge 10 000 familles déplacées grâce à un financement d’un milliard de gourdes

Dans un contexte de crise sécuritaire persistante, marquée par des vagues de déplacements internes massifs, l’État haïtien a annoncé un important programme de relogement en faveur des victimes. Jean Négot Bonheur Delva, directeur de l’Office National de la Migration (ONM), a confirmé que plus d’un milliard de gourdes (1 050 000 000 Gdes) ont été mobilisées afin d’assurer le relogement de 10 000 familles ayant fui les violences.

Depuis plusieurs mois, de nombreuses écoles publiques dans la zone métropolitaine sont occupées par des déplacés internes, ce qui perturbe gravement les activités scolaires. Ce programme d’aide vise donc non seulement à rétablir le droit au logement pour les victimes, mais aussi à permettre la reprise de l’éducation dans des établissements jusqu’ici transformés en abris de fortune.

Selon les précisions de M. Delva, l’opération a déjà débuté avec la distribution de chèques de 100 000 gourdes à des familles bénéficiaires. Ces fonds doivent leur permettre de quitter les établissements scolaires et de s’installer dans des lieux plus sécurisés, à défaut de solutions permanentes. Le responsable de l’ONM a insisté sur le fait que cette action est encadrée et suivie de près, afin de garantir sa transparence et son efficacité.

Malgré la portée limitée de cette enveloppe face à l’ampleur du drame, l’État considère cette intervention comme une étape clé vers une réponse plus globale. Environ 300 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année 2024, selon des estimations non officielles. Le programme est donc perçu comme un début, un signal d’action face à une situation humanitaire qui ne cesse de se détériorer.

Le gouvernement lance un appel à la solidarité nationale et internationale pour renforcer les capacités d’accueil, de prise en charge et d’accompagnement psychosocial des déplacés. D’autres initiatives de coordination avec les collectivités locales et les partenaires étrangers sont en cours, avec l’objectif de créer des conditions de vie plus dignes pour les familles vulnérables.

Car offrir un abri à ces familles, c’est leur rendre une part de leur dignité, et redonner à la société haïtienne une lueur d’espérance dans l’une de ses périodes les plus sombres.

Stacy Tertulien