HAÏTI-RD : Renforcement militaire dominicain et alerte maximale en Haïti

La frontière séparant Haïti et la République dominicaine fait depuis plusieurs jours l’objet d’un dispositif exceptionnel de sécurité. Près de douze mille militaires dominicains, soit près du quart des effectifs actifs de l’armée, sont actuellement déployés le long des principaux points frontaliers. Cette mobilisation inhabituelle s’accompagne d’un renforcement massif des services de renseignement, de patrouilles au sol et de vols de surveillance appuyés par des drones et des avions TP-75 Dulus.

Selon les autorités militaires dominicaines, ce dispositif ne répond pas directement aux récents affrontements entre gangs et forces de l’ordre en Haïti. Ils affirment qu’il s’agit d’un ajustement planifié du protocole de sécurité, destiné à maintenir le contrôle des zones frontalières sensibles. L’armée de terre constitue la force principale, avec plus de sept mille soldats mobilisés, suivie par près de mille huit cents agents du CESFRONT, le corps spécialisé chargé de la sécurité terrestre. Le reste du contingent provient d’unités stratégiques, notamment des services de renseignement.

Une source militaire a assuré que la situation reste stable et qu’aucune menace directe ne pèse sur le territoire dominicain. Toutefois, l’intensité du déploiement, combinée à une surveillance aérienne quotidienne, continue d’interpeller les observateurs et les communautés établies près de la frontière.

Du côté haïtien, la Police nationale a déclaré l’état d’alerte maximale pour l’ensemble de son personnel. Tous les congés et permissions ont été suspendus, en raison de la recrudescence des menaces et des affrontements avec des groupes armés dans plusieurs zones du pays, notamment dans la région métropolitaine. L’objectif est de maintenir une capacité d’intervention rapide et d’éviter tout relâchement dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu.

Ce double durcissement surveillance accrue côté dominicain, mobilisation totale côté haïtien crée une atmosphère de vigilance renforcée sur toute la ligne frontalière. Pour les habitants, les commerçants et les travailleurs transfrontaliers, cette situation mêle inquiétude et attentisme. Beaucoup espèrent que cette montée en puissance restera strictement préventive et n’entraînera pas de nouvelles restrictions à la circulation ou d’opérations soudaines susceptibles d’affecter les échanges quotidiens.

Alors que les deux pays affrontent des réalités politiques et sécuritaires différentes, la coordination et la transparence demeurent essentielles pour éviter les malentendus et garantir la stabilité de cette zone stratégique. La frontière, plus que jamais, reste un baromètre de la tension régionale.

Edito 24