Haïti: Plus de 16,000 morts en trois ans de violences armées

Lors de la 60e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui se tient à Genève, le Haut-Commissaire Volker Türk a dressé un constat alarmant sur la crise sécuritaire en Haïti. Depuis le 1er janvier 2022, les violences liées aux gangs auraient coûté la vie à plus de 16,000 personnes et blessé plus de 7,000 autres. Ce bilan dramatique illustre l’ampleur du chaos que traverse le pays, plongé dans une spirale de violence depuis plusieurs années.

Les chiffres avancés par l’ONU ne sont pas de simples statistiques : ils traduisent une tragédie humaine qui continue de frapper sans relâche les quartiers populaires de Port-au-Prince et plusieurs régions du pays. Meurtres ciblés, exécutions sommaires, affrontements entre gangs rivaux et attaques contre des civils alimentent un climat d’insécurité généralisée. Ces violences forcent des milliers de familles à fuir leur domicile, aggravant la crise humanitaire déjà préoccupante.

Volker Türk a souligné que la situation haïtienne représente l’un des cas les plus préoccupants au monde en matière de droits humains. Selon lui, l’incapacité des institutions nationales à protéger la population et à rétablir l’ordre ouvre la voie à une expansion continue des groupes armés, qui exercent aujourd’hui un contrôle territorial inquiétant.

Face à cette détérioration, plusieurs voix au sein des Nations Unies appellent à une réponse plus robuste de la communauté internationale, afin d’accompagner les efforts de stabilisation et de soutenir les populations civiles. Pour de nombreux observateurs, sans une action coordonnée et décisive, le pays risque de sombrer encore davantage dans l’instabilité, menaçant la survie même de ses institutions démocratiques.

Stacy Tertulien