Haïti: Le retour cynique de l'agenda mulatre
- Edito 24
- Aug 7
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L’assassinat du Président Jovenel Moise, opposé à la fin de son mandat, aux privilèges du secteur privé corrompu et anti-nationaliste a laisse Haiti dans une crise grave. Plusieurs premier ministres à la solde du secteur privé et de la classe politique fédérée se sont révélés les uns plus incompétents que les autres: Ariel Henry, Gary Conille et l’actuel Premier Ministre Diddier Fils-Aimé. Mais ce qui attire l’atrention en ce moment, c’est la prise du pouvoir réel par les l’oligarchie et c’est là le danger.
Cette classe d’hommes accusés de tous les malheurs de la majorité semble vouloir persister à s’accaparer de tout: contrats abusifs, monopoles, oligopoles, franchises et l’économie de la violence. Mais jusque-là pour le pouvoir politique ils restaient dans l’ombre avec le controle de la Primature, du Ministère des Finances, des douanes et de la direction des impots en y plaçants toujours de gentils doublures.
Mais ce 7 aout 2025, le secteur privé haïtien va reprendre seul le contrôle de l’agenda national, un retournement de la révolution de 1946, dans un contexte déjà empreint de misères et de déboires avec la violence des gangs.
Le mulatre Laurent Saint-Cyr, un homme d’affaires influent et ancien dirigeant de la Chambre de Commerce en Haïti, a été désigné pour prendre la tête du conseil présidentiel transitoire. Cette nomination marque un tournant historique, car c'est la première fois que des acteurs privés accèdent à une telle position de pouvoir, en l’absence d’un gouvernement stable et légitime. Son Premier ministre, Alix Diddier Fils-Aimé, lui aussi mulatre, ancien président de la chambre de commerce, s’est déjà embourbé dans l’octroi de contrats irreguliers pour des millions de dollars à long terme sur le dos des contribuables.
Les critiques fusent quant à cette mainmise des élites économiques sur le pays. De nombreux Haïtiens estiment que ces derniers sont responsables de la montée de la violence et de l’impunité, accusant certains d’entre eux de financer et d’armer des gangs pour préserver leur pouvoir et leur richesse. L’un des plus houleux, Réginald Boulos est ecroué aux Etats-Unis depuis plus d’un mois. Les accusations de complicité entre le secteur privé et les groupes criminels ne sont pas nouvelles, et plusieurs rapports d’ONG et d’institutions internationales ont mis en lumière l’implication de certaines personnalités politiques et économiques dans le financement des milices armées.
La montée de l’oligarchie privée et la faiblesse de l’Etat créent un climat de plus en plus tendu. Si les acteurs politiques, sociaux et économiques ne parviennent pas à trouver une solution consensuelle, Haïti pourrait s’enfoncer dans une guerre civile. L’histoire du pays, marquée par des luttes sociales et raciales profondes, laisse présager des bouleversements violents si l’élite ne prend pas conscience de la nécessité d’un dialogue national véritablement inclusif.
Elle pourrait également conduire à des émeutes et à la remise en question de tout le système avec un vacuum favorable aux gangs et aux putchistes. Ce serait le réveil de blessures historiques profondes.
Plusieurs partis politiques, personnalités publiques et centaines d’organisations sociales avaient anticipé cette crise et proposé la nomination d’Audain Fils Bernadel, un ancien ministre de l’Intérieur réputé proche des masses, pour résoudre ce dilemme et ramener le pays dans un cadre constitutionnel stable. Mais la communauté international qui jour le rôle de tutrice en Haiti tarde encore à mesurer la magnitude du problème again d’y remédier à temps.
Jules François







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