Haïti : le Conseil de sécurité renouvelle le mandat du BINUH face à des défis majeurs
- Edito 24
- Jul 15
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Pendant que la population haïtienne continue de vivre sous la menace des gangs, de l’instabilité politique et de la précarité, les grandes décisions sur l’avenir du pays se prennent, encore une fois, bien loin de ses frontières. Le 14 juillet 2025, à New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de prolonger le mandat du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) jusqu’au 31 janvier 2026. Un vote unanime, porteur d’intentions diplomatiques, mais qui soulève des doutes persistants sur l’efficacité réelle de cette mission sur le terrain.
La résolution 2785 (2025), présentée par les États-Unis et le Panama, reconduit pour six mois et demi le mandat actuel du BINUH, sans aucune modification majeure. Carlos G. Ruiz Massieu conserve son poste de Représentant spécial du Secrétaire général et continuera à superviser les activités de la mission.
Parallèlement, le Conseil de sécurité a annoncé vouloir examiner rapidement les recommandations du Secrétaire général de l’ONU, en particulier celle qui concerne la création d’un bureau de soutien à la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), dirigée par le Kenya.
Mais au-delà des formules diplomatiques et des prolongations techniques, une question s’impose : que change réellement cette décision pour les Haïtiens ? Depuis sa création en 2019, le BINUH est régulièrement critiqué pour son manque d’impact concret, sa posture consultative, et son incapacité à enrayer la détérioration constante de la situation sur le terrain.
Le contexte sécuritaire actuel en Haïti reste extrêmement préoccupant, avec une multiplication des actes de violence, une crise humanitaire persistante et un effritement des institutions publiques. Dans ce cadre, la prolongation du mandat du BINUH apparaît pour certains comme une mesure conservatrice, manquant d’ambition face à l’urgence d’une réponse plus vigoureuse et adaptée aux réalités du pays.
Alors que l’ONU promet une nouvelle évaluation du mandat début 2026, les attentes de la population restent en suspens. Entre lassitude, scepticisme et colère, nombreux sont ceux qui voient dans cette prolongation un geste symbolique de plus, déconnecté des urgences réelles du pays.
Stacy Tertulien , Edito 24







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