« Les politiciens sont comme des cafards, chaque génération est plus répugnante que la précédente » est souvent attribuée à l'écrivain et humoriste américain H.L. Mencken. Mencken était connu pour ses critiques acerbes de la politique et de la société, et cette citation reflète bien son style satirique et son cynisme envers les institutions et les hommes politiques. Le cynisme de cette génération de politiciens, dans l'état actuel du peuple d'Haiti, ne ferait que renforcer son dégout.
Au 47ème sommet des Chefs d'État et de Gouvernement de la CARICOM, Edgar Leblanc, Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a informé l'assemblée que l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a été saisie d'un dossier de corruption impliquant trois de ses collègues-conseillers. Ce développement, bien que salué par certains comme un signe de transparence, soulève des questions fondamentales sur la culture de corruption qui gangrène le pays depuis trop longtemps.
Le Président Leblanc, tout en exprimant sa gratitude pour l'accueil reçu en Grenade et en félicitant le pays pour ses 50 ans d'indépendance, a tenté de projeter une image d'optimisme pour Haïti. Il a annoncé des progrès tels que la nomination d'un nouveau Directeur Général de la Police Nationale d'Haïti et le début de l'implémentation de la Mission Multinationale d'Appui à la Sécurité (MMAS). Cependant, ces annonces, aussi importantes soient-elles, ne peuvent masquer la réalité préoccupante de la corruption systémique qui continue d'affecter le pays.
La corruption en Haïti n'est pas un phénomène isolé mais une culture profondément enracinée qui a culminé durant les trois dernières législatures. Il est désormais notoire que des parlementaires se font monnayer ouvertement pour faire passer des lois ou pour maintenir des ministres en poste. Ce phénomène a non seulement sapé la confiance du public dans les institutions, mais a également entravé le développement du pays et exacerbé la misère sociale. le principal accusé dans ce nouveau scandal est un ancien sénateur.
Les récentes accusations contre les trois conseillers du CPT sont symptomatiques d'un système où les pratiques de corruption sont endémiques. Loin d'être un cas isolé, ces allégations s'inscrivent dans un contexte où l'intégrité des institutions est régulièrement compromise par des intérêts personnels et des transactions opaques. La présence continue de ces individus au sein du conseil présidentiel pourrait compromettre le processus d'enquête et freiner les efforts de réforme nécessaires.
Pour permettre aux enquêtes de se dérouler dans un cadre impartial et pour restaurer la confiance du public, il est impératif de mettre à l'écart ces trois membres du conseil présidentiel. Leur présence continue dans les hautes sphères du pouvoir constitue un obstacle à la transparence et à la justice. La mise en retrait temporaire de ces individus est une mesure essentielle pour garantir que les enquêtes puissent se poursuivre sans interférences et pour permettre à Haïti de commencer à s'attaquer à la culture de corruption qui mine ses fondations.
Mais le pire est à craindre, car toute décision majeure contre les accusés pourraient déboucher sur une suite de dénonciations qui mettraient à nu tout le gouvernement, dont le premier Ministre Gary Conille, lui-même. Choisi par un consensus douteux, le Premier Ministre semble avoir consenti aussi des débours ou faire des promesses difficiles à tenir. En témoignent ses "esconbrites" tant avec Claude Joseph, récemment, chez Gérard Gilles, tant avec Gérard Gilles, lui-même, ce vendredi, au Champ-de-Mars.
La situation actuelle requiert une réforme en profondeur et un engagement sincère envers la transparence. Haïti ne peut plus se permettre d'être le théâtre de scandales de corruption qui détériorent davantage la confiance et retardent le progrès. Il est temps pour les dirigeants haïtiens de faire preuve de détermination et d'intégrité pour éradiquer ces pratiques et restaurer l'État de droit. La voie vers un avenir meilleur commence par une volonté véritable de purger le système des éléments corrompus et de construire des institutions robustes et transparentes.
Edito24
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