La création du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a été saluée par l’internationale comme un espoir de renouveau pour Haïti. Cependant, tous les haitiens savaient que la formule allait nous enterrer davantage. Les récents événements révèlent la réalité troublante : ce conseil témoigne d’une volonté manifeste de prolonger les crises déjà bien ancrées dans le pays.
En dépit des promesses de changement et de collaboration, la dissension au sein du CPT est un reflet fidèle des ambitions personnelles et de l'intransigeance qui caractérisent la classe politique haïtienne.
Ce dimanche des informations de l’une des agences officielles, Métronome annonce la signature d’une résolution par six conseillers et la création d’un faux pour sceller le document. Si cette information se confirme, on doit s’attendre à une houleuse semaine à Port-au-Prince.
Selon cette résolution, les trois conseillers mêlés à un scandale de corruption seront maintenus en poste, renforçant l’idée que les intérêts personnels priment sur le bien commun. Cette décision, qui contredit les principes d’éthique et de transparence, ne fait qu'aggraver la méfiance du peuple envers ses dirigeants.
L'absence de signature d’Edgard LeBlanc, président sortant de cette comédie démocratie made in CARICOM, à cette résolution ne doit pas être sous-estimée. Elle illustre les divisions internes et l'incapacité de la classe politique à se rassembler autour d'un objectif commun, mais aussi annonce le risque d’un pouvoir constesté avec plusieurs prétendants.
Plutôt que de travailler ensemble pour sortir le pays de l’impasse, les membres du CPT et les politiciens semblent davantage préoccupés par leur propre survie politique.
En réalité, le CPT n’etait autre qu'un pansement sur une plaie béante et son heurre semble arrivée. Les luttes de pouvoir et les rivalités personnelles continuent de dominer le paysage politique, rendant improbable une réelle avancée vers la stabilité et la lutte contre les bandes armées qui massacrent la population. La population haïtienne, déjà éprouvée par des crises successives, est ainsi contrainte de faire face à un système qui favorise le statu quo infernal plutôt qu'une véritable transformation.
Edito 24
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