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France-Dette: les excuses suffisent plus

  • Writer: Edito 24
    Edito 24
  • Apr 18
  • 2 min read

Le 17 avril 2025, aux Archives Nationales de France, s’est tenue une cérémonie marquant le bicentenaire de l’ordonnance de 1825, par laquelle Haïti fut contrainte de verser une indemnité colossale à la France pour obtenir la reconnaissance de son indépendance. Cet événement, organisé par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, a rassemblé diplomates, historiens et militants pour discuter des implications historiques et contemporaines de cette "double dette".


L’ordonnance de 1825 imposait à Haïti le paiement de 150 millions de francs-or (réduits ensuite à 90 millions), une somme destinée à indemniser les anciens colons français pour la perte de leurs "biens", incluant les personnes réduites en esclavage. Ce fardeau financier a plongé Haïti dans une spirale d’endettement qui a entravé son développement économique pendant plus d’un siècle.


Lors de la cérémonie, le président Emmanuel Macron a reconnu cette injustice historique, qualifiant l’indemnité imposée à Haïti de "rançon de l’indépendance". Il a annoncé la création d’une commission franco-haïtienne chargée d’examiner ce passé commun et de formuler des recommandations pour l’avenir. Toutefois, cette annonce a suscité beaucoup de scepticisme du côté haïtien. Nombreux sont ceux qui y voient une démarche symbolique, déconnectée d’un engagement réel envers des réparations concrètes.


Des voix haïtiennes comme celle de Fritz Deshommes, président du Haut Conseil National pour la Réparation et la Reconnaissance, ont exprimé leur frustration face à l’absence de mesures claires et immédiates. Pour eux, les excuses ne suffisent plus : il faut des réparations tangibles. Plusieurs études estiment le préjudice financier entre 38 et 135 milliards de dollars – des fonds qui pourraient transformer les perspectives économiques et sociales d’Haïti.


La table ronde organisée pendant la cérémonie a mis en lumière les revendications de la société civile haïtienne : réparations financières, engagement politique clair, mémoire partagée, et justice historique. Les participants ont insisté sur l’urgence pour la France de passer de la parole aux actes.

En conclusion, si la reconnaissance de l’injustice est un pas en avant, elle reste largement insuffisante. Haïti attend bien plus qu’un geste symbolique : elle réclame la restitution d’une dette morale et économique qui pèse encore lourdement sur son présent. L’heure n’est plus aux discours, mais aux réparations.


Stacy Tertulien, Edito 24

 
 
 

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