Disparition de dossiers de corruption : Un coup porté à la justice haïtienne

La révélation de la disparition de dizaines de dossiers de corruption transmis aux autorités judiciaires met une nouvelle fois en lumière la fragilité du système de gouvernance en Haïti. Les faits, rapportés par des organisations de la société civile, soulèvent une question majeure : comment expliquer qu’autant de documents aussi sensibles puissent s’évanouir sans laisser de trace dans des institutions censées protéger la légalité ?

Cette situation n’est pas seulement un incident administratif. Elle prive la justice d’éléments essentiels pour instruire des enquêtes et compromet directement les chances de voir certains responsables rendre des comptes.

Dans un pays déjà marqué par une défiance généralisée envers les institutions, l’affaire renforce le sentiment que les mécanismes de contrôle et de sanction ne fonctionnent pas.

La disparition de ces dossiers traduit aussi une faiblesse structurelle. Elle met en évidence un manque criant de moyens, mais aussi une absence de volonté réelle pour lutter contre la corruption. De nombreux observateurs craignent qu’il ne s’agisse pas d’une simple négligence, mais plutôt d’un acte délibéré destiné à protéger des personnalités influentes.

Les conséquences de ce scandale sont profondes. D’un côté, il affaiblit encore davantage la confiance du public dans la justice et l’État de droit. De l’autre, il fragilise les efforts déployés par les organismes de contrôle et les partenaires internationaux qui investissent dans la transparence et la bonne gouvernance.

Face à cette crise, plusieurs voix s’élèvent pour exiger des enquêtes indépendantes, un meilleur système d’archivage et une transparence accrue dans le traitement des affaires judiciaires. Le défi est immense : redonner espoir à une population qui se demande si, un jour, la corruption cessera de ronger le pays.

Edito 24