Dans une analyse publiée dans le Miami Herald, cette semaine, l’ancien ambassadeur américain James Foley met en lumière la crise profonde qui secoue Haïti et appelle à une intervention décisive des États-Unis. Tout en reconnaissant l’épuisement des responsables politiques américains face à ce qu’il qualifie de « fatigue haïtienne », Foley souligne que l’inaction face à l’effondrement de l’État haïtien pourrait avoir des répercussions majeures pour Washington, notamment en laissant un espace à la Chine pour s’imposer dans la région.
Depuis le retrait des forces de maintien de la paix de l’ONU en 2017, Haïti a sombré dans une spirale d’anarchie. Les gangs, proches de contrôler la capitale, paralysent les infrastructures essentielles, provoquent des famines massives et forcent les organisations humanitaires à se retirer. Plus de 700 000 Haïtiens sont sans abri, et la violence a atteint des niveaux alarmants. Selon Foley, une telle situation pourrait bientôt entraîner un exode massif vers les États-Unis, ce qui rendrait l’inaction politiquement et humainement intenable.
Foley avertit également que si les États-Unis n’agissent pas, la Chine pourrait saisir l’opportunité pour étendre son influence dans l’hémisphère occidental. Un tel scénario représenterait une remise en cause majeure de la doctrine Monroe, une pierre angulaire de la politique étrangère américaine dans les Amériques depuis deux siècles.
Il argue qu’un engagement limité mais ferme des forces américaines pour libérer les infrastructures clés de Port-au-Prince des gangs pourrait rapidement stabiliser la situation. Cette intervention, qu’il envisage comme brève et efficace, pourrait être suivie par l’arrivée de contractants privés et la mise en place d’une nouvelle mission de l’ONU.
Enfin, l’ancien ambassadeur affirme que le président Trump aurait une opportunité unique de démontrer sa force tout en préservant les intérêts stratégiques américains dans la région. Une intervention ordonnée par Trump, selon Foley, pourrait être perçue comme une démonstration de leadership face à une crise aux conséquences globales.
La question reste ouverte : les États-Unis agiront-ils pour éviter un désastre humanitaire et géopolitique en Haïti, ou laisseront-ils d’autres puissances remplir le vide ?
Edito 24
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