Shultz Laurent Junior est décédé : la plume engagée qui éveillait Haïti
- Edito 24
- Oct 29
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Professeur, poète et journaliste culturel, Schultz Laurent Junior incarnait un pont vivant entre les mots et l’identité haïtienne. Né à Port-au-Prince, il a consacré sa carrière à explorer la richesse littéraire du pays tout en transmettant cette passion à ses étudiants. Plusieurs d’entre nous ont eu la chance d’être ses élèves, en suivant ses cours de littérature haïtienne où il tissait deux fils : l’art poétique et l’engagement citoyen.
Dans ses chroniques pour Le Nouvelliste et Le National, Laurent Junior analysait la vie culturelle d’Haïti avec finesse. Il y exprimait sa conviction que le journaliste culturel ne se limite pas à relayer des événements, mais participe à la construction de la mémoire collective. À travers ses recueils — Cime et Océan, Des printemps fanés, Sur les traces de l’aube — il prêtait des mots aux Haïtiens souvent inaudibles et rappelait que écrire,
c’était aussi se révolter, espérer, survivre.
Son rôle d’enseignant était tout aussi fondamental. En salle de classe, il insistait sur la responsabilité de chaque mot et de chaque vers. Il demandait à ses étudiants : « Quelle voix veux-tu porter ? Quelle histoire veux-tu que ton pays écoute ? » Il savait que la littérature est un acte politique autant qu’un acte esthétique. Il ne se contentait pas de transmettre des connaissances ; il éveillait des consciences.
La nouvelle de sa disparition provoque un choc profond dans le monde de la culture haïtienne. Les artistes, les journalistes et les anciens étudiants pleurent la perte d’un mentor, d’une voix ferme et claire dans le chaos d’un pays en crise. Mais son héritage est là , dans chaque poème lu, chaque critique publiée, chaque cours donné avec passion. Ses mots continuent de vibrer, de questionner et d’inspirer. Et c’est ainsi que, par-delà l’absence, la voix de Schultz Laurent Junior reste bien vivante.
Stacy Tertulien /Edito 24







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