Sanctions de l’ONU : deux chefs de gang haïtiens dans le viseur

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé, le 8 juillet 2025, l’inscription de Luckson Élan, chef du gang « Gran Grif », et de Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », leader de la coalition « Viv Ansanm », sur la liste officielle des personnes et entités sanctionnées conformément à la résolution 2653 (2022).

Cette décision entraîne le gel immédiat de leurs avoirs, une interdiction de voyager à l’international, ainsi qu’un embargo total sur les armes. Elle ouvre également la voie à une coopération renforcée avec Interpol, qui peut désormais activer ses outils de surveillance et de recherche contre ces deux figures majeures dde l'insécurité en Haiti.

Selon les informations partagées au sein du Comité des sanctions, Luckson Élan est impliqué dans des actes graves de violence dans le département de l’Artibonite, notamment des enlèvements, des assassinats ciblés, des attaques contre les forces de l’ordre, et des déplacements forcés de populations. Son gang, « Gran Grif », opère principalement dans les zones rurales et représente une menace directe pour la sécurité régionale.

Quant à Jimmy Chérizier, ex-policier devenu figure emblématique des groupes armés, il est accusé d’avoir orchestré plusieurs massacres dans la capitale, en particulier à La Saline, Bel-Air et Delmas. Des faits qu'il a toujours ignorés. Sous sa direction, la coalition « Viv Ansanm » a imposé un climat de terreur à Port-au-Prince à travers des offensives coordonnées contre des quartiers entiers.

Si cette décision des Nations Unies marque une étape dans la reconnaissance des responsabilités, elle ne saurait suffire à elle seule. Le démantèlement réel des réseaux criminels en Haiti passe par une volonté politique ferme, une justice indépendante, et une pression constante sur tous les acteurs impliqués — dans quartiers populaires, dans l'Etat, dans le secteur privé, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Edito 24