Relations tendues : la République dominicaine maintient la fermeture de ses consulats en Haïti

Alors que la crise sécuritaire en Haïti continue de s’aggraver, le Président dominicain Luis Abinader a réaffirmé la fermeture des consulats de son pays sur le sol haïtien, une décision en vigueur depuis près de deux ans. Interrogé lors de son point de presse hebdomadaire La Semanal, le chef de l’État a été catégorique : « Nous ne pouvons pas ouvrir les consulats maintenant, compte tenu de la situation actuelle en Haïti ; c’est la réalité. Nous ne pouvons pas ! »

Cette déclaration, bien que directe, traduit la profonde inquiétude des autorités dominicaines face à l’instabilité persistante d’Haiti. L’absence de sécurité, la prolifération des groupes armés, ainsi que la faiblesse des institutions haïtiennes rendent toute activité diplomatique risquée selon Santo Domingo.

La fermeture prolongée des consulats dominicains a un impact direct sur des milliers d’Haïtiens qui cherchent à obtenir des services consulaires, notamment des visas, des documents légaux ou à régulariser leur statut migratoire. Elle complique aussi les relations binationales déjà tendues, marquées par des différends réguliers autour de la frontière, de la migration et du commerce.

En République dominicaine, la position du gouvernement Abinader reçoit un certain soutien, notamment au sein d’une opinion publique préoccupée par la possibilité de débordements sécuritaires à la frontière. Cependant, certains observateurs appellent à une approche plus équilibrée, insistant sur la nécessité de maintenir un minimum de dialogue et de coopération avec Haïti, même en temps de crise.

À ce stade, aucune date n’a été avancée pour une éventuelle réouverture des missions diplomatiques dominicaines. Le statu quo semble donc se poursuivre, à mesure que l’insécurité en Haïti impose ses propres règles aux relations extérieures du pays.

Stacy Tertulien/Edito24