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Quatre ans après l’assassinat de Jovenel Moïse : Haïti entre douleur, mémoire et quête de justice

  • Writer: Edito 24
    Edito 24
  • Jul 7
  • 2 min read

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Port-au-Prince, 7 juillet 2025 — Le Palais National s’est drapé de silence et de recueillement ce lundi, à l’occasion d’une messe de requiem organisée en mémoire de l’ancien président Jovenel Moïse, assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021. Quatre ans après ce drame qui a ébranlé la République, Haïti se souvient, et tente encore de comprendre.


C’est dans une atmosphère sobre et empreinte de gravité que le Conseil Présidentiel de Transition, le Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé, des membres du gouvernement, des représentants des institutions de l’État ainsi que plusieurs invités ont pris part à cette cérémonie. Plus qu’un hommage protocolaire, cette messe fut un moment de communion nationale autour d’une plaie encore béante dans la conscience collective haïtienne


Un assassinat qui a bouleversé l’histoire récente.

La mort de Jovenel Moïse ne fut pas simplement la perte d’un chef d’État. Elle fut un séisme institutionnel, une cassure dans le fil fragile de la démocratie haïtienne. Cette nuit de juillet 2021, où le président fut abattu dans sa résidence privée à Pèlerin 5, a laissé derrière elle non seulement une onde de choc mondiale, mais aussi un vide politique que le pays peine encore à combler.


À ce jour, l’enquête sur l’assassinat reste embourbée entre silences diplomatiques, lenteurs judiciaires et soupçons d’ingérence. Plusieurs arrestations ont eu lieu, y compris en dehors du territoire haïtien, mais aucune réponse claire et définitive n’a encore émergé. Cette incertitude continue d’alimenter la frustration populaire et affaiblit la confiance envers les institutions.


Une mémoire politique toujours vive


Pour beaucoup, Jovenel Moïse incarne une figure complexe de la politique haïtienne. Homme d’affaires devenu président, il fut à la fois adulé par ses partisans comme un symbole de changement et critiqué par ses opposants pour sa gestion du pouvoir. Mais au-delà des clivages, sa fin tragique a cristallisé une certitude : en Haïti, même la fonction suprême n’est pas à l’abri du chaos.


La messe de ce 7 juillet s’inscrit ainsi dans une volonté de préserver la mémoire du président disparu, de rappeler l’importance du respect de la vie humaine et de la souveraineté républicaine. À travers ce moment solennel, les autorités en place veulent réaffirmer leur attachement aux valeurs démocratiques, tout en tendant la main à une population qui attend encore des réponses.


Entre symboles et avenir incertain


Organiser une messe au Palais National, cœur du pouvoir d’État, n’est pas un geste anodin. C’est une manière pour le Conseil Présidentiel de Transition d’inscrire cette mémoire dans le marbre de la République. Mais au-delà du symbole, la réalité reste inquiétante : l’insécurité, l’instabilité politique, l’affaiblissement des institutions et l’érosion de l’espérance minent toujours le quotidien haïtien.


Pour que cette commémoration ait un sens réel, elle devra s’accompagner d’un engagement ferme en faveur de la justice, de la transparence et de la reconstruction nationale. Se souvenir, c’est aussi agir pour que de tels événements ne se répètent pas.


Haïti ne peut pas se contenter de pleurer ses morts. Elle doit aussi apprendre à défendre ses vivants.



Stacy Tertulien

 
 
 

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