Depuis trois ans, Haïti plonge dans un gouffre de violence, de misère et de souffrance pour son peuple. Pourtant, ce n'est qu'après des tergiversations interminables que la communauté internationale a finalement décidé d'envoyer une force de 200 policiers kenyan mal fagotés sur le sol haïtien. Une action tardive et insignifiante, voire cynique, qui révèle le mépris sous-jacent pour la réalité quotidienne des Haïtiens.
L'alerte de ce 31 juillet de l'ambassade des États-Unis à Port-au-Prince ne fait que souligner la gravité de la situation. Selon cet avertissement, des violences orchestrées par des gangs sévissent dans la capitale et ses environs, transformant chaque déplacement en une roulette russe où le danger de balles perdues est omniprésent. Des zones comme Pierre 6 et Carrefour Drouillard, autour de l'aéroport Toussaint Louverture et des ports de Port-au-Prince, sont particulièrement à risque pour une augmentation de violence.
Cette mise en garde rappelle une réalité crue : Haïti est classée en Niveau 4 - Ne Pas Voyager - par les autorités américaines. Une recommandation qui résonne comme une sentence d'abandon pour un pays où l'imprévisibilité et le danger sont devenus la norme. Pire encore, l'incapacité du gouvernement américain depuis des années à garantir la sécurité de ses ressortissants, ici, illustre l'ampleur du désastre.
Ce qui est le plus révoltant dans cette situation, c'est l'hypocrisie flagrante de la communauté internationale. Pendant trois longues années, les appels à l'aide et les cris de détresse des Haïtiens ont été ignorés. Ce n'est qu'après que le chaos se soit installé et que la situation soit devenue intenable qu'une intervention, bien trop modeste, a été décidée. 200 africains en uniforme pour tenter de stabiliser un pays où la violence et la criminalité ont pris racine, c'est comme essayer d'éteindre un incendie ravageur avec un seau d'eau.
Cette réponse tardive et insuffisante n'est rien d'autre qu'un acte symbolique, destiné à apaiser les consciences internationales plutôt qu'à apporter un réel changement sur le terrain. En laissant pourrir la situation jusqu'à ce point critique, la communauté internationale a fait preuve d'un cynisme inacceptable.
Haïti est aujourd'hui une tragédie de misère et de souffrance, un théâtre de violences où chaque jour est un combat pour survivre.
Il est temps de cesser ces demi-mesures et de prendre des actions concrètes et soutenues pour aider véritablement Haïti à sortir de ce cauchemar.
La communauté internationale doit assumer ses responsabilités et apporter un soutien à la hauteur des défis colossaux auxquels fait face ce pays où elle intervient sans invitation depuis plus de 25 ans. Car chaque jour qui passe, sans une aide significative, est un jour de plus où les Haïtiens sont laissés à leur sort, abandonnés à une tragédie dont ils ne sont pas les seuls responsables.
Edito24
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