Après cinq épisodes laborieux de son podcast en français simplifié, qui ressemblait davantage à une mauvaise imitation des éditoriaux satiriques de Banbou Rele, Israel Jacky Cantave (IJC) a choisi de changer de direction. Désormais, il se lance dans des récits en créole, mêlant fables absurdes et une mégalomanie démesurée. Il y a toutefois un seul point sur lequel il a réussi : faire parler de lui.
On a déjà eu ce type de megalomania avec un ancien Porte-Parole qui dans un livret a même réinventé son arrivée chez Martelly et son parcours d’après, mais dans un poscast, c’est compliqué.
Étant moi-même un enfant de la rue Chavannes, je ne peux m’empêcher de me demander ce qui est arrivé à notre IJC national. Voyons ses trois dernières bombes médiatiques, chacune plus invraisemblable que la précédente et qui inquiètent.
1- Garry Bodeau et la rencontre avec Garry Conille : la fable du siècle
IJC prétend avoir introduit son ami Garry Bodeau à Garry Conille, ce qui aurait mené Bodeau à devenir membre du cabinet particulier de Conille. Cette affirmation est totalement fausse, tout comme la rocambolesque histoire qu'il a tissée autour de cette prétendue rencontre.
Pour remettre les pendules à l'heure, à l'époque où Bodeau était au sommet de son influence en tant que dirigeant étudiant, la première rencontre entre Conille et Bodeau a eu lieu dans un hôtel de Pétion-Ville. Et, contrairement à ce que IJC voudrait nous faire croire, c’est Conille lui-même qui avait exprimé le souhait de rencontrer Bodeau.
D’ailleurs, il est de notoriété publique à la rue Chavannes que le jour de cette rencontre, Bodeau est arrivé bien en avance malgré un blocus monstre. La blague qui circulait alors était que Bodeau avait simplement garé sa voiture et pris une moto pour arriver à temps. Quant à IJC, malgré ses efforts désespérés pour se rapprocher du pouvoir, notamment en tentant d'intégrer la communication de l'équipe de Martelly, dominée par le clan de North Miami, il n'a jamais réussi. Il était seulement sous payroll et la 94.5 était encore anti Martelly.
2- Ronsard et la rue Chavannes : une histoire inventée de toutes pièces
Selon IJC, Ronsard traînait à la rue Chavannes dans l’espoir d’intégrer le pouvoir de Martelly. Encore une fois, c’est un mensonge grossier.
Si Ronsard avait effectivement l’habitude de traîner quelque part, ce n’était certainement pas auprès de Moussignac à cette époque. Venu de North Miami, il avait déjà forcé la porte du bureau de transition à Bourdon dès l’annonce des résultats électoraux et voulait le CONATEL.
La rue Chavannes n’a jamais été autre chose qu’un lieu de rencontre pour des passionnés de politique, à l’image de Break Time de Valery Numa ou du cercle de Pityas à Pétion-Ville. Et pour ceux qui y ont grandi, la rue Chavannes était connue pour ses jolies demoiselles et une autre ambiance bien particulière, bien loin des fantasmes d'IJC.
3- Gonzague Day : un délire de plus
Le plus surréaliste reste la mention de Gonzague Day par IJC. Là encore, nous sommes face à une distorsion de la réalité. Martelly appreciait Gonzague Day et voulait en faire Prefet de Port-au-Prince comme Edner Day. Gonzague, durant le mandat de Martelly, était un acteur incontournable au palais, au point où certains le voyaient comme un incontournable Tet Kale. Sa proximité avec les amis de Martelly était telle qu’il n’avait besoin de personne pour s’imposer. Encore une fois, IJC est pris en flagrant délit de fabrication d’histoires car Caraibe et Martelly ne s’aimaient pas du tout.
Alors, que conclure de ce podcast qui se veut un coup d'éclat médiatique ? Peut-être qu'IJC finira par nous dire que tout ceci n’était que de la fiction, ou alors, nous avons tout simplement affaire à quelqu’un qui a perdu pied avec la réalité. Quoi qu’il en soit, ces « révélations » relèvent davantage du délire que d'un récit politique Sérieux.
Edito 24
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