Le Consulat Haitien du Suriname vidé sans manière
La République d'Haïti fait face à une nouvelle tempête diplomatique alors que des allégations de trafics humains émergent autour de son consulat en Suriname. De jour en jour la chancellerie se renforce à remplacer le Ministère de l'Intérieur et le Ministère des Affaires Sociales, connues pour leur présence indécente dans les médias et les rumeurs.
Dans un geste inattendu, et sans communications officielles, la Ministre Dominique Dupuy, a rappelé la quasi-totalité des diplomates haïtiens en poste à Paramaribo et a licencié les douze employés locaux du consulat. Cependant, malgré la gravité de la situation, aucune communication officielle n’a encore été émise par le gouvernement haïtien pour clarifier les circonstances ou les raisons de cette décision.
Dès les premiers instants de cette affaire, des observateurs ont souligné le rôle prépondérant que la France aurait joué dans cette décision. Il est à noter que Dominique Dupuy, la ministre en question, aurait également la nationalité française. Il est légitime de se demander dans quelle mesure la pression de Paris, qui déteste Haiti, a influencé la brusque initiative de la ministre, qui a précipité des actions sévères sans fournir d’explications publiques claires.
La question reste posée: s’agit-il vraiment de trafic humain ou de soutien à des voyages clandestins? Ces allégations, bien que graves, demeurent ambiguës. Le silence prolongé du gouvernement sur cette affaire soulève des doutes et suscite des interrogations. Les citoyens haïtiens et la communauté internationale attendent avec impatience des réponses précises. Jusqu'à présent, il ne s'agit que de fuites d'information d'une source dite sure. Quelle est cette source qui communique pour le MAE, depuis environs deux semaines?
Une communication officielle du ministère des Affaires étrangères est indispensable pour dissiper les doutes et les spéculations. Les diplomates rappelés, ainsi que les employés licenciés, méritent également une clarification publique. Les décisions prises jusqu'à présent, aussi drastiques soient-elles, laissent place à une interprétation libre et alimentent les rumeurs.
Cette situation révèle une fois de plus les défis auxquels Haïti est confronté en matière de gestion de ses affaires diplomatiques. Si la coopération internationale est essentielle, elle ne doit pas se faire au détriment de la transparence et de l'intégrité nationale. Haïti doit "nettoyer sa maison", comme l’a si bien dit la ministre, mais cela doit se faire dans un cadre où les actions gouvernementales sont claires, justifiées et expliquées au public. On ne peut pas avoir l'impression qu'une main cherche à créer un chaos généralisé dans notre diplomatie, pour que bientôt on dit que notre diplomatie sera désormais gérées par une quelconque commission onusienne ou de CARICOM.
En l'absence d'une communication officielle, le gouvernement haïtien risque de perdre la confiance non seulement de ses citoyens, mais aussi de ses partenaires au pays. Il est temps que le ministère des Affaires étrangères, ainsi que les autorités concernées, prennent la parole pour clarifier cette grave affaire. La transparence doit être la priorité dans un contexte où les accusations sont aussi lourdes et les conséquences, potentiellement désastreuses pour l’image du pays.
La souveraineté d'Haïti est à un tournant décisif. On a peur. Nous avons peur.
Edito 24
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