Haiti: Les autorités n’ont plus de moyen pour quitter la capitale
- Edito 24
- Apr 2
- 2 min read

La situation de crise en Haïti atteint un nouveau sommet. Les autorités se trouvent désormais dans l’impossibilité de quitter Port-au-Prince, même à bord de l'hélicoptère du gouvernement. Hier, mardi 1er avril 2025, cet appareil, utilisé pour transporter des renforts militaires vers la ville de Mirebalais, a été pris pour cible par des tirs de projectiles. L'attaque a provoqué des dégâts sur l'hélicoptère, et au moins un policier a été blessé par balle, rendant l'appareil inutilisable pour toute mission future.
Cet incident illustre l'ampleur de l’insécurité qui paralyse non seulement la capitale, mais tout le pays. Les routes menant à l’extérieur de Port-au-Prince sont désormais sous le contrôle de gangs armés, fermant ainsi toute possibilité de déplacement terrestre pour les autorités. L'hélicoptère, seule voie de sortie restante pour les responsables politiques et administratifs, a ainsi subi un coup dur, annulant de fait toute possibilité d'évacuation ou de déplacement des autorités en dehors de la capitale.
De plus, le Président dominicain vient d’affirmer que son espace aérien reste fermé pour des vols en provenance d’Haiti.
Cette situation s’inscrit dans un contexte de déroute générale des institutions haïtiennes. Face à l'omniprésence des gangs, plusieurs ministères ont déjà dû déplacer leurs bureaux, abandonnant leurs locaux habituels pour se reloger dans d’autres zones de la capitale, ou même à l'extérieur, dans une tentative désespérée de se mettre à l'abri. Le ministère de la Justice, par exemple, est contraint de quitter ses locaux pour chercher réfuge à Delmas 75, une décision qui témoigne de l'incapacité croissante des autorités à maintenir leur autorité sur des zones stratégiques. Cette fuite devant la menace des bandes armées est devenue une norme, et chaque jour, des institutions et des fonctionnaires publics se voient dans l'obligation de quitter leurs sièges et de fuir pour sauver leur vie.
L’attaque sur l’hélicoptère gouvernemental soulève une question fondamentale : que reste-t-il de l'État haïtien ? Dans un pays où l’institution judiciaire et la police nationale sont contraintes de se replier face à des gangs toujours plus puissants, le pouvoir central semble de plus en plus absent. L’incapacité du gouvernement à garantir la sécurité des fonctionnaires et des citoyens n'est plus qu'une simple anomalie, mais une tragédie.
Edito24
Comentarios