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Haiti: Le régime de facto est crise




En Haïti, le climat politique est devenu de plus en plus incertain, illustré par le fiasco du Conseil des ministres prévu ce jeudi soir, le 29 août 2024. Selon des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, le Conseil n’a pas eu lieu en raison d’un manque de quorum. Selon cette information non encore vérifiée auprès du Gouvernement, au moins sept ministres ont refusé de siéger avec les trois membres du Conseil de transition (CPT) accusés dans un scandale de corruption avec le Directeur de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Cette crise met en lumière des questions cruciales sur l’indépendance des ministres et la cohésion du gouvernement sous le régime de facto du Premier ministre Garry Conille.


Le refus des ministres de la Justice, de l’Intérieur, des Finances, des Affaires étrangères, du Commerce, de l’Éducation et de l’Environnement de participer à la réunion suggère un clivage profond au sein du gouvernement. Ces ministres semblent défier l’autorité du Premier ministre, ce qui soulève des interrogations essentielles : Les ministres sont-ils réellement indépendants du gouvernement? Comment peuvent-ils se permettre de refuser une convocation du Premier ministre et se dérober à leurs responsabilités?


Si ces sept ministres adoptent une position commune, pourquoi le Premier ministre Garry Conille ne l’assume-t-il pas comme la position officielle du gouvernement? Pourquoi ne pas signifier au CPT que l’ensemble du gouvernement refuse de collaborer avec les membres incriminés dans le scandale de corruption? Si la position de Conille diffère de celle de ces ministres, ne devrait-il pas exiger leur démission pour maintenir la cohérence et l’intégrité du gouvernement?


La crise actuelle pourrait également entraîner des conséquences plus graves. Si les trois membres du CPT incriminés refusent de démissionner et obtiennent le soutien des autres six membres du CPT, le gouvernement Conille pourrait-il envisager une démission en bloc? Ces questions révèlent une défaillance institutionnelle alarmante et un manque de leadership, exacerbé par le fait que le cadre constitutionnel a été négligé.


Cette crise aurait pu être évitée si le cadre légal avait été respecté. L’installation d’un membre du pouvoir judiciaire à la tête du pays immédiatement après la mort du président Jovenel Moïse aurait pu fournir une transition plus stable et conforme à la constitution. Au lieu de cela, l'invention de formules de comédie pour résoudre la crise a mené à une situation chaotique où le gouvernement lutte pour maintenir une apparence de légitimité et de cohérence. Les récents événements montrent l’urgence d’un retour à une gouvernance constitutionnelle et à des pratiques démocratiques robustes pour sortir Haïti de cette crise politique profonde.


Edito 24

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