Haiti - France: Après Macron, Bayrou aussi reconnait la dette
- Edito 24
- May 13
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Le 10 mai est marqué par la commémoration de la traite, de l’esclavage et de leur abolition en France. Cette journée nationale, instaurée en 2006, vise à rappeler l’une des pages les plus sombres de l’histoire humaine : des millions de personnes arrachées à l’Afrique, réduites en esclavage et envoyées de force vers les colonies, notamment dans les Antilles.
Cette année, la cérémonie officielle s’est tenue à Brest, face à la sculpture monumentale Mémoires des esclavages. Parmi les personnalités présentes figuraient le Premier ministre français François Bayrou et l’Ambassadeur d’Haïti en France, Louino Volcy. La présence de ce dernier souligne la profondeur du lien historique entre Haïti et la mémoire de l’esclavage.
Haïti, première République noire issue d’une révolution d’esclaves, ne peut être absente d’un tel moment de recueillement. Le pays incarne à lui seul la lutte pour la liberté, la dignité humaine, et la résistance à l’oppression coloniale. Pourtant, cette indépendance, durement acquise, fut lourdement sanctionnée. En 1825, la France impose à Haïti une dette colossale – dite "dette de l’indépendance" – pour indemniser les anciens colons. Une injustice historique qui, aujourd’hui encore, pèse sur la mémoire collective haïtienne.
Lors de la cérémonie, François Bayrou a reconnu cette "double dette" et annoncé la création d’un label regroupant les lieux de mémoire de l’esclavage. Un pas symbolique qui ouvre la voie à de nouvelles discussions sur la reconnaissance et les réparations.
Cette commémoration a aussi été marquée par la diffusion du documentaire Haïti, la rançon de l’indépendance sur France Télévisions. Une œuvre qui retrace l’histoire de cette dette et ses conséquences durables sur le développement du pays.
Plus qu’un simple devoir de mémoire, le 10 mai appelle à une réflexion sur les formes modernes de domination, les injustices persistantes, et la nécessité d’une solidarité renouvelée entre peuples. En ravivant les souvenirs d’un passé douloureux, cette journée nous pousse à bâtir un avenir où justice, respect et vérité ne sont plus des promesses, mais des fondements.
Stacy Tertulien
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