Une Approche de Saupoudrage dans la Lutte Contre les Gangs en Haïti
Haiti est en détresse. Son armée toujours sous embargo de l’ONU et des Etats-Unis. Les bandits sont armés jusqu’aux dents et annoncent des massacres. Dans ce contexte où la population espère une réponse appropriée, l’ONU en Haiti continue sa macabre comédie avec l’anonce de primes de prise de fonction pour un groupe de policier.

La récente signature d’un accord entre les Nations-Unies et la Police Nationale d’Haïti (PNH), visant à soutenir la lutte contre les gangs armés à travers l’attribution d’une indemnité de prise de fonction aux policiers de la 33ème promotion de l’École Nationale de Police, semble être une réponse bienvenue face à la montée de la violence dans le pays. Toutefois, cette mesure, bien que louable dans son intention, soulève des questions fondamentales quant à son efficacité réelle compte tenu des défis structurels profonds auxquels fait face la PNH.
Selon les déclarations du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), 786 policiers, parmi lesquels 112 femmes, bénéficieront de cette indemnité. La majorité de ces agents sont destinés aux unités spécialisées chargées de combattre les gangs armés, une mission critique dans le contexte sécuritaire actuel du pays. Cette initiative est présentée comme un soutien stratégique crucial dans les efforts de consolidation de l’État de droit et de promotion de la paix et de la stabilité, selon Maria Isabelle Salvador, Représentante du Secrétaire général de l’ONU en Haïti.
Pourtant, derrière cette annonce se profile une réalité plus complexe. Haïti est confronté à des défis systémiques profonds, notamment des conditions de travail difficiles pour les policiers, des ressources limitées, et une infrastructure sécuritaire fragilisée par des décennies d’instabilité politique. L’attribution d’une indemnité, bien que nécessaire pour soutenir financièrement les policiers engagés dans des missions périlleuses, ne résout pas les problèmes de fond qui minent l’efficacité de la PNH.
De plus, qualifier cette mesure d’une simple « saupoudrage » n’est pas sans raison. Elle semble souvent être une réponse ad hoc à des crises immédiates plutôt qu’une stratégie intégrée pour renforcer durablement les capacités de la PNH. Les défis persistants de corruption, de manque d’infrastructures adéquates, et de formation insuffisante continuent de compromettre la capacité de la police à assurer la sécurité des citoyens de manière efficace et équitable.
Pour véritablement faire face à la menace des gangs armés et à l’insécurité généralisée, il est impératif que les efforts internationaux, y compris ceux des Nations-Unies, soient accompagnés d’une volonté politique nationale renforcée pour investir dans des réformes structurelles profondes. Cela inclut non seulement des mesures financières, mais aussi un engagement sérieux envers la lutte contre la corruption, et la levée de l’emargo secret sur les Forces Armées d’Haiti.
Les Nations-Unies, en tant que partenaires stratégiques, ont un rôle crucial à jouer dans cette entreprise, mais elles doivent s’assurer que leurs actions contribuent réellement à la transformation positive et durable de la situation sécuritaire du pays. Car Haiti se souvient encore de l’effort et de la décision cynique de l’ONU en Haiti de fédérer les gangs. Une action qu’on arrive toujours pas à cerner et qui plonge tout un peuple dans la géhenne.
Edito24
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