Alors que le Comité de Pilotage de la Conférence Nationale s’apprête à entreprendre des travaux d’une importance capitale pour l’avenir d’Haïti, il est essentiel de rappeler une vérité fondamentale : les solutions aux problèmes haïtiens doivent être conçues par des Haïtiens, pour des Haïtiens. L’histoire récente de notre pays regorge de leçons douloureuses sur les méfaits des aides étrangères, qu’elles soient économiques, politiques ou sociales. Pour cette Conférence Nationale, il est impératif de se libérer des influences extérieures qui n’ont fait qu’aggraver notre situation.
Le poison est dans le don et le support des experts locaux ou exparts. C'est ainsi qu'ils orientent tout ce que fait Haiti et les résultats sont là.
Les ONG et les experts étrangers, bien qu'ils se présentent souvent comme des alliés, n’ont jamais réellement apporté de solutions durables aux crises multiples qui affectent Haïti. Au contraire, leurs interventions ont souvent exacerbé les divisions internes, dilué les efforts nationaux, et sapé la souveraineté. Leurs approches, et des formules passe-partout, souvent déconnectées des réalités locales, n’ont fait qu’enfoncer davantage notre pays dans un marasme sans fin.
Aujourd’hui, nous devons prendre une décision courageuse : refuser toute aide, qu’elle soit financière ou technique, provenant de ces organisations. En se concentrant exclusivement sur les ressources nationales, tant humaines que matérielles, ce Comité de Pilotage a l’opportunité de prouver que nous sommes capables de tracer notre propre voie, sans dépendre de forces extérieures qui ont, de toute évidence, échoué à nous sortir du gouffre.
Il est temps de reprendre en main notre destin. Les membres de ce comité doivent faire preuve de patriotisme et de lucidité en choisissant de s’appuyer uniquement sur les forces vives de notre nation.
Nos intellectuels, nos académiciens, nos professionnels et surtout, le peuple haïtien, détiennent les clefs du changement que nous attendons tous. La réussite de cette Conférence Nationale dépendra en grande partie de notre capacité à travailler ensemble, sans ingérence extérieure, en trouvant nos propres solutions à nos propres problèmes.
L’histoire nous a appris que l’aide étrangère, sous couvert de bienveillance, a souvent servi d’outil de domination et d’imposition de modèles qui ne correspondent pas à notre réalité. Les résultats parlent d’eux-mêmes : instabilité chronique, destruction de l'agriculture, pauvreté persistante, et un État affaibli. Cette fois-ci, nous ne devons pas répéter les erreurs du passé.
Exhortons donc ce comité à placer l’intérêt national au-dessus de tout, à refuser les tentations de l’argent facile et des conseils de ceux qui, sous couvert d’expertise, n’ont fait que contribuer à notre malheur. La Conférence Nationale doit être une initiative 100% haïtienne, menée par des Haïtiens, pour le bien d’Haïti. Nous devons avoir foi en notre capacité à reconstruire notre pays, selon nos valeurs, nos besoins, et notre vision. C’est ainsi que nous pourrons enfin espérer un avenir meilleur pour notre nation.
Edito 24
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