La Primature a publié une note cette semaine sur X mettant en exergue une déclaration du Premier Ministre à propos des ennemis du peuple Haitien. Ce discours a révélé une incohérence. En appelant la population à identifier les « vrais ennemis » du pays, tout en précisant que ces ennemis sont à la fois des criminels et des politiciens corrompus, le Premier Ministre semble fuir sa responsabilité première : celle de désigner lui même et de poursuivre ces ennemis en justice.
La note précise que le Premier ministre a utilisé son intervention pour pointer du doigt les criminels qui terrorisent la population ainsi que les politiciens qui détournent les fonds publics et alimentent le cycle de violence. Il est certes nécessaire que la population soit vigilante et qu’elle collabore avec les autorités pour identifier les véritables menaces. Toutefois, cette responsabilité ne devrait pas incomber aux citoyens.
Le rôle du Premier ministre, surtout en période de crise, est de garantir l’application des lois et l’arrestation des individus qui menacent la sécurité et l’intégrité du pays. Si le Premier Ministre est conscient des menaces que représentent certains politiciens et criminels, il est de son devoir de les identifier publiquement, de les traduire en justice et de restaurer l’ordre. Appeler le peuple à identifier ses ennemis peut être vu aussi comme un aveu d'échec ou un appel à la chasse aux sorcières.
Le gouvernement haïtien, qui est censé être composé de représentants de tous les partis, a la responsabilité de travailler de concert pour éliminer les menaces qui pèsent sur la nation. Dr Conille, en tant que ministre de l’Intérieur, n'a-t-il pas les moyens et les ressources nécessaires pour mener cette tâche à bien. L'action doit primer sur les déclarations.
Il est impératif que le Premier ministre passe des paroles aux actes. Les Haïtiens attendent des actions concrètes pour endiguer la criminalité, combattre la corruption et restaurer la confiance dans les institutions publiques. Si le Premier Ministre se contente d’appels à la vigilance sans s’attaquer directement aux sources du problème, il ne fera que prolonger l'angoisse et l’instabilité qui minent le pays. La lutte contre les menaces qui pèsent sur Haïti commence par un plan, une action résolue et une justice impartiale, non par des discours vagues et des appels à la vigilance.
Edito 24
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