L’incident diplomatique récent à New York, qui a mis en lumière les tensions croissantes au sein du gouvernement haïtien, n’est pas encore terminé. Le Premier Ministre Garry Conille, en tentant de marginaliser le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en écartant Edgard Leblanc de la délégation haïtienne à l’ONU, a déclenché les hostilités. Cet élan d’ambition personnelle peut avoir des conséquences désastreuses pour plusieurs acteurs politiques, dont Dominique Dupuy, sa ministre des Affaires Étrangères.
Conille, dont les ambitions semblent démesurées, a pris des initiatives qui n’ont fait qu’accentuer l’instabilité déjà chronique du pays. En cherchant à s’imposer en tête de la délégation haïtienne, il a créé une confusion sans précédent, engendrant deux représentations officielles à l’Assemblée Générale de l’ONU. Ce fiasco a non seulement terni l’image d’Haïti sur la scène internationale, mais il a également souligné la fragilité de la gouvernance CPT-Primature.
Face à cette crise, le président du CPT tente de maintenir une apparence d’unité et de concentration sur les performances de la délégation. Toutefois, des voix s’élèvent pour remettre en question la loyauté de Dupuy envers Conille. Est-il juste qu’elle soit la seule à payer le prix de cette manœuvre? Certes, elle agissait sous les ordres de Conille et de son chef de cabinet, Nesmy Manigat.
Au lieu de se plier constamment à une loyauté aveugle envers Conille, Dominique Dupuy devrait affirmer sa position, tout en veillant à préserver l’unité et la dignité de la diplomatie haïtienne. La situation actuelle nécessite un leadership fort et une vision claire, plutôt que des luttes de clans qui ne font qu’aggraver la crise.
Le véritable péché mortel revient aux membres du CPT, qui, dès le début, avaient cédé tous les ministères régaliens au duo Conille-Manigat de la Primature, croyant à leur bénédiction par Washington. Maintenant qu’ils prennent du poids, chaque ministre doit accepter le fait que Conille n’a pas le champ libre d’Ariel et qu’ils doivent se conformer à l’autorité de la présidence.
Un consensus serait dégagé pour jeter la jeune ministre, mais si Dupuy doit quitter son poste, pourquoi ne pas demander également la démission de Conille, qui a, lui même, orchestré cette tentative de coup d’État diplomatique?
Ce serait une lacheté.
Edito 24
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