Crise énergétique : l’alerte des professionnels du secteur pétrolier
- Edito 24
- May 15
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Alors que le pays vacille au rythme des crises à répétition, un nouveau péril menace de le plonger dans l’obscurité : l’effondrement silencieux du secteur pétrolier. Dans une économie déjà à bout de souffle, l’énergie devient la dernière ligne de défense. Aujourd’hui, cette ligne s’effrite dangereusement sous les coups de l’insécurité généralisée et du contrôle territorial des gangs armés.
Face à l’urgence, l’APPE a adressé un avertissement clair au plus haut niveau de l’État. Dans une lettre datée du 12 mai 2025, l’Association des Professionnels du Pétrole et de l’Énergie tire la sonnette d’alarme auprès du Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé. Elle dénonce l’impossibilité croissante d’acheminer les produits pétroliers à travers le territoire, alors que les groupes armés règnent en maîtres absolus sur les routes nationales.
« Les transporteurs sont quotidiennement pris pour cibles, menacés, rackettés, parfois contraints de fuir ou d’abandonner leur cargaison », s’inquiète l’Association. Les axes reliant Port-au-Prince aux grandes villes comme Hinche ou le Cap-Haïtien sont devenus des couloirs de rançonnement. Le prix du passage, dicté par les gangs, ne cesse de grimper. Du terminal pétrolier de Varreux, chaque camion doit désormais payer jusqu’à 50 000 gourdes pour franchir le premier barrage.
Mais ce n’est que le début. Pour atteindre certaines destinations comme le Nord ou le Plateau Central, les rançons cumulées peuvent atteindre 600 000 à 700 000 gourdes. Un coût astronomique qui se répercute immédiatement sur le consommateur final. À la pompe, le gallon de gazoline dépasse désormais les 700 gourdes, s’approchant dangereusement des 900, loin du prix réglementé de 560 gourdes.
L’APPE avertit : cette situation est intenable. Si rien n’est fait dans les jours qui viennent pour sécuriser les routes et démanteler les postes de péage illégaux, Haïti pourrait plonger dans une panne énergétique nationale, paralysant transports, hôpitaux, entreprises, et aggravant encore la crise humanitaire.
Stacy Tertulien
Edito 24
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