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Chaos en Haïti : La presse internationale alerte sur un « point de non-retour

  • Writer: Edito 24
    Edito 24
  • Apr 28
  • 3 min read

Cette semaine, la presse internationale est unanime : Haïti est au bord de l’effondrement total. Des médias influents comme Al Jazeera, The Guardian, UN News ou encore Times Leader font état d’une situation hors de contrôle, marquée par une violence sans précédent des gangs, un État affaibli et une

population en détresse. Le constat partagé est clair : le pays atteint un « point de non-retour ».

Dans un discours alarmant au Conseil de sécurité de l’ONU, María Isabel Salvador, représentante spéciale des Nations Unies en Haïti, a dressé un tableau sombre : gangrénée par des bandes armées de plus en plus organisées, la capitale Port-au-Prince est en train de sombrer dans l’anarchie. Les gangs ne se contentent plus de contrôler des quartiers : ils orchestrent désormais une campagne délibérée et coordonnée pour s’emparer de nouveaux territoires, paralyser les institutions, et défier ouvertement les autorités.


Les chiffres sont glaçants. Rien qu’en février et mars 2025, plus de 1 000 personnes ont été tuées, près de 400 blessées, et 60 000 ont dû fuir leur domicile. À cela s’ajoutent plus d’un million de déplacés internes déjà recensés à la fin de 2024. The Guardian et UN News insistent sur le climat de panique qui règne dans les rues, où des habitants désespérés forment désormais des groupes d’autodéfense pour protéger leurs familles.


Les gangs, renforcés depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, étendent leur emprise. Ils ont récemment pris pour cibles des zones jusqu’ici relativement épargnées, comme Delmas, Pétion-Ville, et même Mirebalais, où un cinquième évasion de prison en moins d’un an a eu lieu. La fermeture de 39 hôpitaux et de 900 écoles accentue encore la crise humanitaire, alors que choléra, famine et violences sexuelles se multiplient, notamment dans les camps de déplacés.


Face à ce chaos, l’État haïtien semble débordé. Les institutions, déjà fragiles, s'effondrent une à une. Le représentant haïtien à l’ONU, Ericq Pierre, n’a pas mâché ses mots : « Mon pays est en train de mourir lentement. » La police nationale, épuisée, peine à répondre à l’ampleur des attaques. La force multinationale menée par le Kenya, censée renforcer la sécurité, n’a pour l’instant déployé qu’environ 1 000 hommes sur les 2 500 initialement prévus, un chiffre jugé largement insuffisant.


Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme. Dans un rapport cité par AFP, il affirme qu’un soutien international immédiat est indispensable pour empêcher la capitale de sombrer complètement. Il exhorte les États membres à agir, à fournir les moyens nécessaires à la police haïtienne, et à répondre aux besoins humanitaires urgents.


Al Jazeera parle sans détour d’un « point de non-retour ». Times Leader évoque une « chute totale dans l’anarchie », tandis que UN News met en garde contre « une campagne méthodique visant à faire imploser le pays de l’intérieur ». Cette convergence médiatique sur la gravité de la situation est rare, et reflète la prise de conscience croissante d’une communauté internationale jusqu’ici souvent inerte.


Haïti, le pays le plus riche, par son Histoire, de l’hémisphère occidental, fait aujourd’hui face à une urgence existentielle. Si aucune réponse forte et rapide n’est apportée, ce ne sont plus seulement ses institutions qui seront en péril, mais la survie même de sa société. Les appels lancés depuis New York résonnent comme un dernier avertissement. Le monde écoutera-t-il enfin ?


Jules Francois, Edito 24

 
 
 

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