Depuis l'altercation physique du 19 juillet entre l'ancien Premier Ministre Claude Joseph et le Premier Ministre en exercice Garry Conille, le silence est assourdissant. Un mois après l'incident, ni explication officielle ni mesure judiciaire n'ont été prises pour éclairer cet affrontement.
Claude Joseph, dont la carrière a été marquée par le rôle controversé qu'il a joué après l'assassinat du Président Jovenel Moïse, poursuit sa campagne électorale sans encombre et se réclame d'être le parti des gagnants. À peine trois heures après le meurtre de Jovenel Moïse, Claude Joseph avait affirmé que l'attaque avait été orchestrée par des mercenaires et que la situation était sous contrôle. Sa transition rapide du poste de Premier Ministre à celui de Ministre des Affaires Étrangères (rang inférieur), laissant la place à Ariel Henry, reste également entourée de mystère.
Pendant ce temps, la jeunesse haïtienne, souvent perçue comme peu mûre politiquement, commence à se rallier en masse à Claude Joseph. Ce soutien croissant soulève des questions préoccupantes : est-ce une indication que les jeunes Haïtiens sont prêts à répéter les mêmes erreurs politiques, recycler les mêmes acteurs, ou peuvent-ils utiliser cette opportunité pour réinventer leur pays lors des prochaines élections?
L'altercation entre Conille et Joseph, marquée par des bris, des échanges de mots durs et des insultes, n'a pas été suivie de mesures ni d'éclaircissement. Les détails du différend restent flous, et aucune des parties n'a donné d'explication publique. Les témoins de la rencontre, qui s'est transformée en affrontement, ont rapporté une escalade rapide des tensions, mais la réaction publique et officielle reste étonnamment calme.
Les nouvelles du lendemain de l'incident, indiquant que Conille renforçait sa sécurité, ont ajouté une couche supplémentaire de mystère. Ce renforcement de la sécurité pourrait-il signaler une inquiétude plus profonde sur la stabilité du gouvernement? Ou est-ce simplement une précaution dans un climat politique volatile?
Il est crucial de se demander quel est le véritable accord entre Claude Joseph et Garry Conille. La question qui se pose est de savoir si cet incident est symptomatique d'une mafia politique opérant sous la loi du silence, ou s'il représente un simple désaccord entre deux acteurs puissants dans une conjoncture glissante.
Claude Joseph a promis de d'éjecter Conille. Son parti semble avoir de bons moyens et mobilise les jeunes à travers le pays en un temps record. Doit on s'attendre à voir ces jeunes haitiens à nouveau dans les rues comme ils ont fait à la solde de Boulos et Dimitri Vorbe dans leur combat contre Jovenel, pour mettre leur pays en feu et partir après chercher l'exil, comme des chiens errants à travers les Amériques?
Dans la logique des élections (dues dans un an), la question cruciale est de savoir si la jeunesse, toujours galvanisée par des figures controversées, sera capable de briser le cycle de l'immobilisme politique. Pour l'instant, l'absence de transparence et de responsabilité laisse les citoyens dans le flou, et le silence prolongé ne fait qu'approfondir les incertitudes sur l'avenir politique d'Haïti.
Edito 24
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